Jérémie Ferrer-Bartomeu

Jérémie Ferrer-Bartomeu est docteur de l’École nationale des chartes (Paris) et ancien membre de la Casa de Velazquez (Madrid). Il est actuellement chargé de recherches du F.R.S.-FNRS, rattaché à l’unité Transitions (ULiège) et au GEMCA (UCLouvain). Ses recherches portent sur l’histoire matérielle et culturelle du politique, l’histoire de l’État et des administrations, l’anthropologie de l’écrit en guerre civile et l’histoire du droit et des institutions à la Renaissance. Il s’intéresse notamment aux professionnels de l’écrit politique, les secrétaires, conseillers et diplomates de la première modernité. Ceux-ci forment une société administrative relativement homogène qui constitue la pointe avancée de la société politique. Dans la monographie issue de sa thèse de doctorat, L’État à la lettre. Écrit politique et société administrative en France au temps des guerres de religion (vers 1560 - vers 1620) (2022, Champ Vallon), il traite de l’implantation, dans l’immédiat entourage du souverain, de bureaux spécialisés dans le maniement, la projection et la réception de l’information politique. Ces bureaux, peuplés d’hommes relativement nouveaux dans les systèmes curiaux, sont des opérateurs de politisation et de luttes factionnelles entre les différents camps qui s’opposent, en France et en Europe, durant les conflits confessionnels du XVIe-premier XVIIe siècle. Ils modifient, dans le quotidien de leur pratique, non seulement la manière d’exercer le pouvoir mais forgent aussi une théorie politique nouvelle, au fondement de la monarchie administrative qui émerge véritablement dans la seconde modernité. J. Ferrer-Bartomeu a également dirigé plusieurs publications portant sur l’histoire matérielle et culturelle du politique (avec Florence Bistagne et Raphaële Mouren, Minorités, migrations, mondialisation en Méditerranée XIVe-XVIe siècle ; avec Paul-Alexis Mellet, La couronne comme institution, performance et processus politico-religieux, n° 97 de la revue Réforme, Humanisme, Renaissance). Il co-dirige le groupe de recherche international en anthropologie politique et religieuse de la parole (avec Monique Weis, Uni.Lu et Paul-Alexis Mellet, Unige/IHR) et le groupe de contact F.R.S.-FNRS sur l’histoire et l’anthropologie de l’État (avec Manuel Cervera-Marzal, ULiège/FNRS).


Revues liées à cet auteur :

n° 39 – 2025. Dossier : Lire, décrire, interpréter. Louis Marin entre texte et image